Les représentations du moi
La scène IV de l'acte I de Lorenzaccio représente une discussion de critiques et de dénonciation détournée. Elle nous présente un masque, celui qui est destiné à abuser le public, que ce soit les autres personnages en présence ou les spectateurs de la pièce. Ainsi Lorenzo passe-t-il pour un esprit efféminé, lâche, ayant perdu tout sens de l’honneur dans la débauche. Seul le regard aigu du cardinal a percé le jeu du comédien et croit que le jeune homme est un réel danger pour la vie de son maître. Le masque est ici celui du mime qui joue un rôle de composition, un déguisement excessif de la personnalité. Il est vrai que dans sa volonté de mentir, Lorenzo en fait trop ce qui n’échappe pas à un homme d'église, spécialiste des caractères humains.
Malgré sa déchéance, ou à cause d’elle, il a réussi à s’attacher l’affection du duc. Lorenzo est un raté méprisable, doublé d’un traître pour ses anciens amis. Il prend aussi le masque du songe-creux. La description physique est également importante : comme dans la commedie dell’arte, le costume définit le rôle. Puis le duc met en scène une série d'insultes ironiques afin de convaincre son entourage du côté bouffon de son cousin. Lorenzo est ainsi trop heureux de jouer son rôle de noble dénaturé. On