Les romantismes en europe : la recherche d'un ailleurs
La recherche d'un ailleurs
« Le romantisme n'est ni précisément dans le choix des sujets, ni dans la vérité exacte, mais dans la manière de sentir. », Charles Baudelaire, Salon de 1846
L'art romantique ne présente pas en Europe la cohérence de la de la littérature de la même période. Confronté à des situations politiques et culturelles très différentes. Le romantisme se manifeste au sein de chaque pays selon des modes très divers.
Un courant plutôt qu'un mouvement
La peinture romantique se développa tout au long de la première moitié du XIXème siècle dans les différents pays d'Europe : apparue en Allemagne autour de Goethe et du cercle d'Iéna peu avant la Révolution française, elle trouva son apogée en France à la Restauration, alors même qu'elle était déjà très solidement établie en Grande-Bretagne. De cette disparité chronologique et culturelle émerge pourtant une volonté commune : trouver un ailleurs plus exaltant que le présent offert à cette génération et, surtout en France, produire une œuvre engagée dans un combat pour la liberté des hommes, des peuples, et bien entendu de l'art lui-même.
Une thématique littéraire
Le romantisme forgera une iconographie propre, en puisant dans la littérature et dans l'exotisme de nouvelles sources d'inspiration. Fascinés par le Moyen-Age et le fantastique, les artistes explorèrent les œuvres de Dante, Shakespeare, Byron, Goethe, Walter Scott, Chateaubriand ou Macpherson (auteur d'une supercherie littéraire publiée sous le nom d'Ossian) aussi bien que des contes populaires, ou les visions d'un Orient chargé d'érotisme.
La peinture d'Histoire, genre le plus noble de l'Académie, fut transformé par cet apport et, se saisissant aussi de sujets contemporains, elle gomma les frontières entre les genres : au pittoresque des scènes sentimentales à caractère historique répondaient des scènes de genre dont l'éloquence et le format était ceux de peintures d'histoire ; de même, le paysage