Les révisions constitutionnelles sous la vè république
C’est ainsi que Pierre Mazeaud, président du conseil constitutionnel en 2007, décrit l’esprit de la révision constitutionnelle française sous la Vè République, qui témoigne d’une capacité à la fois d’adaptation et de pérennité du texte suprême illustré par la prévision d’une procédure spéciale mais suffisamment souple pour modifier la Constitution. C’est donc en ce sens qu’on peut affirmer que la Constitution de la Vè République pose un principe de rigidité constitutionnelle tout en se gardant d’imposer à une génération les lois de la précédente.
Un principe de rigidité constitutionnelle aujourd’hui menacé face à l’état actuel de la révision la constitution. Avec plus d’une révision constitutionnelle par an depuis 1992, la Constitution fait face à un flot de révisions constitutionnelles qui sert d’une certaine manière d’exécutoire aux gouvernements se livrant au réformisme juridique et à l’inflation normative, ceux-ci ayant perdu une large part de leur pouvoir d’action sur la réalité économique, politique et sociale. Pierre Mazeaud qualifie d’ailleurs ce flot de préoccupant pour la stabilité juridique que le texte suprême est censé incarné.
C’est à dire que la constitution de 1958 qui incarnait initialement un esprit de permanence n’a plus rien à voir avec la constitution de 2010 qui désormais obéit à des besoins divers et à des circonstances passagères. Il se pose un donc un problème majeur de désacralisation du texte suprême mais un aussi un problème d’insécurité et d’instabilité juridique.
Le titre 16 de la constitution est intitulé « de la révision », le seul article permettant de réviser la constitution au sens des constituants est l’article 89. Mais depuis 1958, 24 révisions ont été opérées, par 3 voies distinctes, la voie de l’article 89 tout d’abord, la procédure de l’article 11 instituée par De Gaulle, et l’article 85 abrogé.
Certes,