Les réécritures, du XVIIe siècle jusqu’à nos jours
L’extrait à étudier appartient au genre romanesque, c’est un texte narratif qui rapporte des bribes de souvenirs. Ces évocations réveillent des sentiments et des images enfouies qui relèvent des registres lyrique et fantastique.
Son intérêt réside principalement dans la manière dont le romancier martiniquais interprète cette aventure mythique au travers de sa culture créole. Notre parcours de lecture examinera comment la crise d’identité vécue par le naufragé alimente des réflexions sur le travail de l’écrivain.
Nous étudierons d’abord comment se caractérisent les troubles de la personnalité chez le marin naufragé. Puis nous analyserons à quoi sert l’écriture pour Robinson, et nous finirons par quelques aperçus sur la création littéraire romanesque.
La crise d’identité ou la table rase
Le personnage de Chamoiseau a été traumatisé par son naufrage au point de ne plus savoir qui il est et d’où il vient. Il souffre d’une amnésie dépersonnalisante.
La tentative de reconstruction par les objets culturels
La première tentation de Robinson est de se rattacher aux objets culturels « rapportés de l’épave ». Le marin qui se retrouve coupé de sa communauté d’origine cherche à la rejoindre en investissant comme par magie des ustensiles inertes. Ces productions de la technologie lui permettent de récupérer une « dimension occidentale ». Les images qui défilent évoquent l’univers du roman picaresque. En effet, curieusement, l’Anglais qu’il est s’incarne en « Castillan », épouse toutes les conditions, du « prince » jusqu’aux plus misérables évoquées par les « pavés crasseux », les « ruelles jaunies ».