Les sacres royaux
Le premier sacre d’un Roi de France aurait été celui de Pépin le Bref, en 752 (sacré une première fois à Soisson par un évêque, puis à Reims par le Pape Etienne II).
Le but était alors de créer une alliance avec l’église pour assurer sa légitimité. Il s’agit donc, au départ, davantage d’une promesse vis-à-vis du pape et de l’église que vis-à-vis du peuple.
C'est Louis le jeune qui, à l'occasion du Sacre de son fils Philippe, en 1179, prescrivit l'ordre qu'on a observé depuis dans le Sacre et couronnement de nos rois.
Le sacre est un « sacramental », et non un sacrement, en ce sens qu’il s’agit d’une consécration de personne et de la bénédiction d’objets.
Peu à peu, la dimension du sacre, en termes de valeur symbolique par exemple, s’est amplifiée. C’est ainsi qu’au 12ème et 13ème siècle seul sacre, aux yeux de la population, peut rendre le Roi légitime, c'est-à-dire sacré et inviolable. On s’efforce par ailleurs d’y recourir le plus rapidement possible pour éviter l’interrègne.
Le sacre pose un problème juridique néanmoins: fait-il le roi, et que représente t il concrètement ?
Si sa dimension religieuse conditionne une certaine affirmation royale (I), il n’en reste pas moins que certains éléments constitutifs de cette cérémonie, notamment le serment, représentent une limite certaine quant à l’étendue de cette affirmation (II).
I- Le sacre : une cérémonie religieuse tendant à l’affirmation royale
Le sacre, cérémonie précédant le couronnement, est probablement la plus importante qu’un Roi puisse faire au cours de son règne. Notamment parce qu’elle symbolise le pouvoir du futur souverain et concrétise sa légitimité aux yeux du peuple (A). Mais le sacre est également la corrélation complexe de différents acteurs, qui conditionnent son bon déroulement (B).
A) L’importance du sacre et son étendue.
Il convient