Les Sans-culottes/ la Sans culotterie

Le Sans-culottes reste dans l’imaginaire français le type même du révolutionnaire, avec son pantalon rayé, ses sabots, son bonnet rouge, sa cocarde tricolore, sa pique, et ses chansons belliqueuses (Carmagnole, Marseillaise, Ca ira). Cette image n’est pas fausse, elle demande juste à être précisée : qui étaient-ils ? Quelles étaient leurs aspirations ? Quel rôle ont-ils joué dans la Révolution française ?

Qui sont les Sans-culottes ? Les Sans-Culottes sont avant tout des membres du petit peuple parisien. Le mouvement sans-culotte trouve aussi des représentants dans les grandes villes de province (sur lesquels s’appuieront les représentants en mission pour la répression du mouvement fédéraliste), mais dans des proportions bien moindres qu’à Paris. A Paris, les Sans-culottes sont organisés en sections : lors des réformes de la France administrative, l’Assemblée Constituante avait simplifié le système des districts et des quartiers en divisant Paris en 48 sections (1790), où se réuniraient dorénavant les citoyens actifs (ayant droit de voter) pour l’élection des délégués municipaux ; après le 10 août et la Commune insurrectionnelle (évoquée ci-dessous), les citoyens passifs rejoignent les citoyens actifs dans ces sections qui siègent désormais en permanence. Cette organisation en sections donnera involontairement à la Sans culotterie parisienne une véritable structure : les sections sont un lieu de débat quotidien où sont regroupés les patriotes les plus engagés, où s’élaborent des projets politiques (organisation régulière de pétitions revendicatives présentées avec chahut à la Convention), où s’illustrent les orateurs Enragés (ex : Varlet à la section des Gravilliers), et où se préparent les diverses insurrections. Ces sections de Sans-culottes ont globalement la structure sociale suivante : 42% d’artisans (boutiquiers, compagnons, maîtres), 12% de salariés, 8% de domestiques, le reste étant composé d’ouvriers et