Les sdf
RÉPUBLIQUE FRANÇAISE
p. 65
Institut de veille sanitaire ministère des Solidarités, de la Santé et de la Famille
n° 17-18/2005
3 mai 2005
Numéro thématique LE POINT SUR LA TUBERCULOSE Éditorial La tuberculose reste d’actualité en France
La tuberculose a régressé régulièrement du fait du progrès social et de l’efficacité des traitements. Une recrudescence entre 1991 et 1995 liée à l’émergence du VIH avait donné lieu à une mobilisation des professionnels de santé, des sociétés savantes et des pouvoirs publics. Si maintenant l’incidence permet d’envisager des stratégies ciblées de vaccination par le BCG, des préoccupations sérieuses s’accumulent à nouveau et remettent en cause les perspectives de progrès pour cette maladie fortement liée au statut social. L’analyse fine de la stagnation actuelle de la tuberculose révèle une dissociation préoccupante de la dynamique de la maladie selon le statut migratoire. Chez les personnes de nationalité française ou nées en France la tuberculose continue de décroître (6 % par an depuis 1997), le principal facteur de risque y étant l’âge >60 ans qui, du fait de l’histoire naturelle de la maladie, est le reflet de contaminations anciennes. Chez les personnes migrantes l’incidence est 13 fois supérieure au reste de la population et augmente de 8 % chaque année depuis 1997 ; les plus touchés y sont les adultes jeunes avec une concentration démesurément élevée en Région parisienne. La multirésistance touche surtout les migrants (82 %). Bien que limitée (1,4 %), elle a presque doublé en deux ans. On note aussi, au sein d’effectifs certes limités de patients avec une multirésistance, une progression plus rapide chez les migrants adultes jeunes, des formes pulmonaires, des examens microscopiques positifs, et de la résistance aux anti-tuberculeux autres que la rifampicine et l’isoniazide. Sans renforcement ciblé de la détection et de la prise en charge de ces cas, les échecs