Les « socialistes utopiques »
Ainsi, l’idée de socialisme est née en France. Et les premiers socialistes furent des Français. Cependant le socialisme n’était-il pas en partie contenu dans la sensibilité chrétienne, son principe de solidarité humaine, spécialement envers les plus “ pauvres ”.
Avant l’invention du mot “ socialisme ” par Pierre Leroux, sa théorie avait déjà en quelque sorte été élaborée, avec beaucoup plus de rigueur d’ailleurs, par le comte de Saint-Simon. Précisément, sa doctrine est appelée “ socialisme ” ou “ saint-simonisme ”, ou “ nouveau christianisme ”.
Dès les débuts de la Révolution française, il rompt avec son état nobiliaire. Il veut écarter du pouvoir les représentants des deux ordres privilégiés de l’ancien régime : les nobles, les magistrats, les prêtres. Il souhaite supprimer l’héritage. En revanche, il ne s’oppose pas au patronat, mais désire le réconcilier avec les ouvriers et développer la justice dans l’industrie.
Ainsi, à ses origines, quand le mot apparaît, le socialisme est teinté d’esprit chrétien. Il est aussi possible d’affirmer que les paroles du Christ, telles qu’elles sont contenues dans la Bible, indépendamment des pratiques des hommes et des institutions religieuses, étaient déjà socialistes. Le Messie affirme constamment dans la Bible la nécessité d’un partage des richesses, d’une aide apportée aux plus pauvres. Il est vrai cependant que le christianisme s’attache en dernier ressort à l’indigence “ spirituelle ” tandis que le socialisme se préoccupe davantage des besoins matériels.
Barthélémy Prosper Enfantin essaya de mettre en pratique les idées de Saint-Simon. Sous la