Les systèmes de change
Les crises de change des années quatre-vingt-dix ont semblé disqualifier les régimes de change intermédiaires au profit des régimes extrêmes (ex. : crise en Argentine). Plusieurs pays ont récemment adopté un currency board (un système de change fixe avec une monnaie étrangère notamment le dollar) ou même abandonné leur monnaie (la disparition du sucre équatorien au profit du dollar est programmée). A l'autre extrême, d'autres pays ont officiellement adopté des régimes de flottement libre. Mais une étude économétrique montre que, parmi ces derniers, beaucoup continuent de pratiquer des formes d'ancrage à une devise-clé, le plus souvent le dollar. Cet ancrage a l'avantage de stabiliser les taux de change intra-régionaux sans réclamer une coordination monétaire. Il laisse cependant les pays soumis à l'instabilité des taux de change entre grandes monnaies. Tel est le bilan du système monétaire international (SMI) aujourd'hui. Un SMI est un ensemble d’arrangements entre Etats et de pratiques des acteurs économiques qui rendent possibles et encadrent les relations économiques internationales ; c'est un ensemble des pratiques et des institutions qui régissent le règlement des transactions entre les pays ainsi que la création de monnaie au niveau international. Le vent de libéralisme qui souffle sur les marchés des changes laisse inquiet nombre d'observateurs.
Dans l’histoire des systèmes monétaires internationaux, changes fixes et changes flottants se sont succédé avec leurs avantages et leurs inconvénients (I) et si le SMI actuel ne donne pas entière satisfaction, les propositions que l’on peut faire pour le réformer ne sont pas sans