Les thèmes de la pièce "hamlet"
Hamlet est une pièce qui s’adresse à tous les publics, ou, tout au moins, au publics disposés à se poser, avec le prince Hamlet, d’innombrables questions sur des sujets tels que la vie et la mort, l’action et l’inaction, la vengeance, etc.
C’est aussi une pièce où le héros est excessivement loquace (il occupe à lui seul 37% de l’espace verbal de la pièce). Il s’y épanche dans une série de monologues qui, de manière tout à fait inhabituelle, freinent considérablement l’action ; leur fonction est de sonder les profondeurs de l’âme et de la condition humaine et non de faire avancer l’intrigue.
Il n’empêche qu’il y a du suspens dans Hamlet. Il nous tarde de savoir ce qui va ce passer dans les moments qui viennent, lequel des protagonistes va prendre l’avantage. L’intrique d’Hamlet est moins prévisible que celles des autres tragédies de Shakespeare. Elle sort du schéma « classique » en ce que son personnage centrale n’est frappé ni d’un défaut rédhibitoire ni d’une malédiction irrémédiable et ne prend non plus de décision déraisonnable qui va le mener inévitablement à sa perte. Hamlet se voit simplement confier une mission- la vengeance- et la question est de savoir comment il va l’accomplir. Un dramaturge moins imaginatif s’en serait tenu là, et, dans ce schéma, la mort de Hamlet n’est même plus une nécessité ; Hamlet ne meurt en accomplissant l’acte de vengeance ni dans Saxo Grammaticus, ni dans Belleforest.
Or, ici, le personnage central va à sa perte ; et meurt à la fin, pour une raison qui n’a rien à voir avec l’intrigue principale ; en effet, c’est lui qui, par un geste impulsif (son assassinat de Polonius) se place dans un schéma (la vengeance) qui est le miroir exact de l’intrigue, sauf dans ce cas-ci il devient l’objet de la vengeance (Laërte doit venger la mort de son père et n’en a plus l’instrument. Les deux schémas se confondent, de manière très opportune, dans la scène finale : Hamlet tue le roi, et