les totalitarismes
Dans la perspective sociologique, c'est donc à partir d'une absence, celle d'un marché électoral ouvert et compétitif, que l'on peut identifier les dictatures. Il résulte de cette définition a minima que cette catégorie, comme on va le voir, réunit des régime très divers, tant du point de vue de leur architecture institutionnelle, que de celui de leur modalités de fonctionnement ou du type de légitimité qu'ils revendiquent. C'est pourquoi la vaste catégorie des dictatures appelle nécessairement un travail typologique de manière a définir et de mieux identifier et appréhender la diversité des régimes compris au sein de cet ensemble hétérogène.
De cette perspective, on s'inspirera largement, ici, de la synthèse de Juan Linz, dans son œuvre Régimes totalitaires et autoritaires. L'auteur y propose une typologie des dictatures organisée autour de trois critères:
- le caractère plus ou moins moniste du pouvoir autoritaire
- la mobilisation politique de la population
- la place de l'idéologie dans le régime
(idéologie: renvoie a un ensemble d'idées, d'opinions et de croyances, érigé en doctrine, exerçant une influence sur les perceptions et comportements individuels et collectifs)
À partir de ces 3 critères Juan Linz distingue deux grands types de dictatures; les régimes totalitaire et les régimes autoritaires. On va donc commencer par différencier ces derniers pour ensuite nous centrer sur le totalitarisme.
Le totalitarisme se caractérise par le monisme politique (Un seul groupement exerce l'intégralité du pouvoir politique). Sur ce plan, l'autoritarisme tolère en revanche un 'pluralisme limité' (plusieurs groupements -partis politiques, haute fonction publique, églises syndicats, forces armées, monarque...- participent avec plus ou moins d'autonomie et d'influence, à l'exercice du pouvoir