Les travailleurs de la mer

410 mots 2 pages
Les Travailleurs de la mer, Victor HUGO (1866)
2ème partie : Livre premier, Chapitre 1 « L’endroit où il est malaisé d’arriver et difficile de repartir »
Page 304 à 306
Gilliatt se déchaussa, sauta pieds nus sur le goémon, et amarra la panse à une pointe de rocher.
Puis il s’avança le plus loin qu’il put sur l’étroite corniche de granit, parvint sous la Durande, leva les yeux et la considéra.
La Durande était assise, suspendue et comme ajustée entre les deux roches à vingt pieds environ au-dessus du flot. Il avait fallu pour la jeter là une furieuse violence de la mer.
Ces coups forcenés n’ont rien qui étonne les gens de mer. Pour ne citer qu’un exemple, le 25 janvier 1840, dans le golfe de Stora, une tempête finissante fit, du choc de sa dernière lame, sauter un brick, tout d’une pièce, par-dessus la carcasse échouée de la corvette la Marne, et l’incrusta, beaupré en avant, entre deux falaises.
Du reste il n’y avait dans les Douvres qu’une moitié de la Durande.
Le navire, arraché aux vagues, avait été en quelque sorte déraciné de l’eau par l’ouragan. Le tourbillon de vent l’avait tordu, le tourbillon de mer l’avait retenu, et le bâtiment, ainsi pris en sens inverse par les deux mains de la tempête, s’était cassé comme une latte. L’arrière, avec la machine et les roues, enlevé hors de l’écume et chassé par toute la furie du cyclone dans le défilé des Douvres, y était entré jusqu’au maître-bau, et était demeuré là. Le coup de vent avait été bien assené ; pour enfoncer ce coin entre ces deux rochers, l’ouragan s’était fait massue. L’avant, emporté et roulé par la rafale, s’était disloqué sur les brisants.
La cale défoncée avait vidé dans la mer les boeufs noyés.
Un large morceau de la muraille de l’avant tenait encore à l’arrière et pendait aux porques du tambour de gauche par quelques attaches délabrées, faciles à briser d’un coup de hache. On voyait çà et là dans les anfractuosités lointaines de l’écueil des poutres, des planches, des haillons de voiles,

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