Les vanités
L'origine iconographique est le thème de saint Jérôme dans sa cellule : autour de lui, les livres et la bougie sont les symboles de spéculations intellectuelles, et le crâne et le sablier rappellent que l'homme de chair n'est rien en face du temps. Un original perdu de Van Eyck (dont le Saint Jérôme de l'Inst. of Arts de Detroit pourrait être une variante) serait peut-être à l'origine du Saint Jérôme de Colantonio (Naples, Capodimonte), sujet interprété plus tard par Antonello de Messine, par Carpaccio et par Lorenzo Lotto. Le thème est traité d'une manière plus matérialiste dans le Saint Éloide Petrus Christus (Metropolitan Museum, coll. Lehman), plus profane dans les Banquiers de Quentin Metsys (1510, Louvre), reflet d'une nouvelle classe montante, plus satirique dans les changeurs sataniques aux mains rapaces de Marinus Van Reymerswaele. Le genre lui-même est issu d'une double filiation : d'une part, les cercles humanistes italiens du XVe et du XVIe s., qui ont donné dans leurs marqueteries une expression plastique indépendante à des attributs épiscopaux (Crânes, crosses et livres par Fra Vicenzo