Les vieux brel
Introduction : Le mythe de Chronos, le Temps, qui dévore ses enfants dès leur naissance...
I. Le chanteur se livre à une description réaliste du monde de la vieillesse.
1° § Il nous fait d'abord pénétrer dans l' univers des "vieux" en ayant recours à divers registres sensoriels.
- Détails présentés en synesthésie au vers 3 : mélange du visuel et de l'olfactif, de l'olfactif et de l' auditif : le "thym", et la "lavande" se mêlent à la propreté et au langage suranné des personnes âgées : maison "propre", v. 3 ; le "verbe d'antan" ; leur univers se perçoit globalement.
- Autre détail sonore : l'omniprésence, à chaque refrain, de la "pendule" du "salon" : "ronron" suggéré par les trois assonances en "on".
- On observe aussi une touche de gustatif : l'évocation du "muscat" qu'ils prenaient autrefois ; cela ne fait que renforcer l'impression d'une existence aujourd'hui sans goût.
2° § Mais ces "vieux" dont Jacques Brel brosse le tableau pittoresque sont aussi présentés de manière saisissante, dans leur déchéance.
- Le titre de la chanson, "Les Vieux", n'est vraiment pas un euphémisme : pas de "troisième âge", ni de "cheveux blancs" ici ... Généralisation de l'évocation obtenue par l'emploi de l'article défini "les" et des présents de vérité générale : "les vieux" quels qu'ils soient, "ne parlent plus..."
- Portrait physique : détails vrais, mais vérité poignante de leur déchéance physique. Voix "lézardée", "rides", yeux "perlés" de larmes, membres qui "tremblent" (v. 13) ; la "laideur" est, implicitement, inhérente à la vieillesse puisque si une autre personne âgée est morte, c'est qu'elle était "plus vieille", "plus laide" (v.14). 3° § C'est aussi à un portrait en mouvement que nous assistons, mouvement de plus en plus limité.
- dans la rue : leurs déplacements, devenus rares, les emmènent "bras dessus bras dessous" (v.13) à "l'enterrement" ; leurs vêtements sont typés : "raideur" des vêtements du