Les vignes au gabon
"La vigne n’a décidément aucune chance de s’implanter dans l’Afrique tropicale" disait Augustin Chevalier de retour d’une mission de deux ans d’observation au début du siècle dernier.
Le Gabon est sur le point de devenir le premier pays d’Afrique centrale à produire du vin de son propre cru. La vigne est implantée depuis longtemps en Afrique. Elle a été amenée par les colons et travaillée au fond des jardins des hôpitaux et des grandes maisons. Cependant elle n’a jamais connu une multiplication d’envergure à cause des problèmes d’acclimatation.
Au début du siècle, quelques essais encourageants ont vu le jour grâce aux cépages hybrides, plus résistants aux maladies et notamment aux maladies tropicales. Mais là encore, le succès n’a pas été au rendez-vous et avec la décolonisation, la majorité des vignes a tout simplement disparu. Plus tard, la recherche s’est intéressée au potentiel viticole des pays tropicaux et aux essais locaux des agriculteurs indiens, brésiliens, colombiens et éthiopiens notamment. Les succès en Afrique subsaharienne sont restés très rares. L’implantation de la vigne au Gabon est un projet qui a commencé en 2004 avec la plantation de 35 cépages sur 3,5 ha à 10 km de Ngouoni près du village d’Assiami, à la frontière des plateaux Batékés dans le Haut-Ogooué, à 200 km de la frontière avec le Congo Brazza. La zone de plantation retenue a été la plaine d’Ankoussou, une terre sableuse à plus de 95 %.
Caractéristiques du terroir
Les profils de sol sont très homogènes avec une texture sableuse à 95 % de couleur orange – jaune terne à brun jaunâtre brillant. Ils se caractérisent par l’absence de matière organique, des horizons fortement lessivés, acides et très pauvres. On ne trouve que des traces de phosphore, de potassium, d’azote, de magnésium ou de calcium. La déficience vaut également pour quasiment tous les oligoéléments. Avec 1 700 mm d’eau et des pluies pouvant aller jusqu’à 80 et même 90 mm en quelques