Les violences envers les femmes
Introduction 1. Voici quarante ans 1 , le pape Jean XXIII mentionnait parmi les «signes des temps», caractéristiques d'une humanité en progrès, « l'entrée de la femme dans la vie publique». «De plus en plus consciente de sa dignité humaine, la femme n'admet plus d'être considérée comme un instrument; elle exige qu'on la traite comme une personne aussi bien au foyer que dans la vie publique 2 .» À l'heure où la femme acquiert dans la cité une influence, un rayonnement, un pouvoir jamais atteints jusqu'ici, il nous faut cependant regarder ce que nous refusons souvent de voir. Dans une société marquée par une violence croissante, les femmes se situent majoritairement parmi les victimes de cette violence. 2. Depuis la nuit des temps, sauf exceptions, la femme bénéficie, dans son rôle de «mère», d'un respect qui confine à la vénération. Mais, en contraste, e1le est trop souvent maltraitée dans son milieu familial (menaces humiliations, coups et blessures, insultes, incestes, viol conjugal, mutilations sexuelles 3 ) comme dans la vie publique (agressions, pressions psychologiques, harcèlement sexuel, tourisme sexuel, prostitution - également enfantine). Sans oublier les violences et abus qui s'opèrent dans les prisons ou dans le cadre des conflits et des guerres: les femmes sont souvent les premières victimes, y compris sous la forme abjecte du viol considéré comme arme de guerre. Ces violences commencent par la violence du regard : le regard appuyé, le regard qui déshabille... La pornographie et une certaine publicité considèrent et exploitent le corps de la femme comme un pur objet de jouissance, un objet de consommation. Elles confortent le machisme et influencent pour une part la criminalité sexuelle et la culture du viol. 3. C'est bien pour protester contre l'oppression masculine et les viols collectifs dont elles sont l'objet que des femmes et des jeunes filles de la banlieue parisienne ont lancé, au début de l'an 2003, la