Les violences scolaires, apports de debarbieux et prairat
Qu'est-ce que la violence ? Debarbieux nous donne cette définition : « désorganisation brutale ou continue d'un système personnel, collectif ou social se traduisant par une perte d'intégrité physique, psychique ou matérielle. »
Ces violences scolaires sont donc multiformes : tout d'abord, les violences morales, qui regroupent les incivilités, l'indiscipline, le harcèlement en milieu éducatif, les déprédations psychologiques (toute forme apparaissant dans le cadre d'une relation, ce sont des abus de pouvoir et de contrôle) et certaines maltraitances ; ensuite, les violences physiques, qui désignent le racket, le bizutage, le suicide, les délits sexuels ; et enfin, les violences sociales, qui concernent la dépouille, le vandalisme et les conduites à risque.
Les actes d'indiscipline, nous l'avons déjà dit, relèvent de la violence morale. Elle est liée à la perception de chaque encadrant. Prairat établit une nette distinction entre violence et indiscipline, « que l'on ne saurait réduire ou diluer dans une problématique de la violence ». Il caractérise la violence dans le texte qu'il nous est donné de lire comme une agression délibérée relevant de la justice ; d'un autre côté, les actes d'indiscipline relèvent de l'action éducative, puisqu'ils sont de l'ordre des petits désordres constitutifs d'un rapport lâche et flottant envers le cadre normatif scolaire. C'est un phénomène en expansion, mais Prairat s'attache plus à en découvrir la « modification qualitative », c'est-à-dire le sens, la forme et la portée. Ainsi, il fait plusieurs constats : ce phénomène est relativement général, presque plus aucun établissement n'y échappant ; les exigences de l'école fluctuent, de sorte que les élèves s'immiscent dans ses contradictions ; les chahuts deviennent anomiques, c'est-à-dire plus diffus et moins ritualisés que les chahuts traditionnels, témoignant en cela d'une désacralisation des règles. Qu'on les nomme