Les voisins
D’abord, plusieurs personnages de la pièce sont très sensibles à la présence des autres puisqu’ils éprouvent la crainte et l’inquiétude lors de rencontres ou même en vue de rencontres. D’une part, cela devient marquant lorsque certains se sentent obligés d’avoir une allure particulière en ayant l’approbation des autres comme seul critère. Une telle situation se retrouve dans le garage des Gendron, lorsque Junior aperçoit son père avec sa nouvelle coiffure : «J’aime ça c’te coupe-là, c’est dur de s’habituer au début, mais à un moment donné on l’oublie…» En se fiant à la fin de la phrase, on a raison de croire qu’il n’apprécie pas réellement l’afro. Néanmoins, il dit qu’il peut le porter non pour en profiter au final mais bien pour l’endurer. Pourquoi donc ferait-il ce choix en premier lieu? Le problème est qu’il ne fait pas de compromis entre ces propres intérêts et ceux d’autrui, car il est indéniable que sa coiffure à ce moment est, quoique relativement simple, bien acceptée par le grand public de l’époque. Ce manque de confiance est confirmé lorsqu’il se fait faire un afro plus tard dans la pièce. D’autre part, certains se sentent obligés d’entretenir des conversations dépourvues de sens afin de bien paraitre auprès des gens de leur entourage. Ainsi, Laurette tente en vain de trouver une formulation adéquate pour féliciter Jeanine pour son habileté de choisir et placer ses meubles.
LAURETTE : En tout cas, t’es