Les Amours jaunes de Tristan Corbière, Jean-Marc Hovasse et Henri Scepi (dir.), en ligne sur le site www.crp19.org, janvier 2020
« – Toujours le petit mort pour rire – »
Formes et enjeux du comique dans Les Amours jaunes1
Samuel Lair
La ressource comique présente non seulement dans l’œuvre, mais plus profondément chez l’homme Corbière, n’avait pas échappé à André Breton, dans Anthologie de l’humour noir, en 1940. Aux yeux du pape du surréalisme, l’humour de l’auteur des Amours jaunes est …afficher plus de contenu…

Modes d’apparition du comique dans « Les Amours jaunes »
Éléments macrostructuraux. Reprise et surprise.
De ce type de dispositif relèvent les parodies et pastiches, que nous laisserons volontairement de côté, compte tenu de notre objet d’étude : l’ironie s’applique plus volontiers à ces réécritures.
Dans des poèmes plus visiblement affranchis d’une volonté ironique, deux procédés conjoints et partiellement antithétiques sont sensibles et suffisent à susciter le rire : la reprise et la surprise. Le premier renforce visiblement la construction accusée de la forme poétique – et à cet égard, la chanson revêt la place paradigmatique de texte comique par excellence. …afficher plus de contenu…

L’un de ces singuliers jeux de mots n’a pas échappé à Jean-Pierre Bertrand (« Chanson en si », p. 141) : « Si j’étais gros
Confesseur, / Te fouaillerais, ô Ma sœur ! »
Se déployant d’ordinaire à l’échelle du texte, un tel type d’allusions érotiques tend chez
Corbière à ajouter à sa structuration, voire à en constituer la colonne vertébrale, plutôt qu’à émailler de façon plaisante tel ou tel vers. Les objets les plus simples sont positivement investis d’une charge érotique, le masculin pour le goupillon, le cierge, la corde, l’ancre de miséricorde ; le féminin, avec le rideau, l’hostie, la niche de la Sainte.
Les allusions sexuelles s’attachent en effet volontiers aux objets, notamment