Les bidonvilles au maroc : entre résorification et résistance
Pr. Khalid El Harrouni
Ecole Nationale d’Architecture de Rabat, Maroc Résumé :
Présent depuis plus d’un siècle, le bidonville au Maroc, en tant que mode d’habitat sommaire et anarchique, a développé une certaine résistance aux multiples tentatives de résorption engagées tant par les autorités coloniales que par les pouvoirs publics marocains. Ainsi, malgré tous les efforts déployés pour éradiquer …afficher plus de contenu…
Elles ont également bénéficié de financements par des prêts de l’USAID et de l’AFD qui ont permis d’en élargir la portée. 29
Grâce à la mobilisation du foncier public disponible et à une parfaite coopération avec les autorités locales, l’ANHI a pu conduire un programme d’habitat d’envergure dans la ville de Taza, qui a permis de déclarer la ville de Taza sans bidonville en 1994, expérience qui a permis à l’ANHI de recevoir son premier prix d’honneur ONU-Habitat en 1995.
Ainsi, jusqu’au début des années 2000, et malgré les efforts déployés par les pouvoirs publics, l’impact des programmes engagés est resté très limité. Les déséquilibres entre l’offre et la demande ont généré un déficit en logements important estimé à près de 700.000 unités dont 270.000 …afficher plus de contenu…
Ces démarches et ces procédures, une fois mises en place, ont permis une grande dynamique de la promotion immobilière entre 2002 et 2010 et un rythme soutenu de production de l’habitat social passant de 40.000 unités avant 2003 à près de 100.000 unités par an ces dernières années. Ainsi, le déficit en logements est ramené en 2010 à moins de 600.000 unités10.
Ainsi, le programme « Villes Sans Bidonvilles » (VSB), engagé en 2004 par le Gouvernement marocain, a permis de réduire le poids démographique des ménages résidant dans les bidonvilles de
8,2% à 3,9% entre 2004 et 2010 et d’améliorer les conditions de vie et d’habitabilité de près 250
000 ménages. A fin 2015, parmi les 85 villes concernées par le programme, 54 villes ont