Les bonnes de jean genet 1947
: Le titre de la pièce suggère d'emblée une histoire qui traite de la domesticité. Seul le statut identifie les personnages et leur rapport implicite à leur maîtresse ici nommée
"Madame". Cependant, les deux bonnes entretiennent une relation particulière avec leur maîtresse : mélange d'attirance, d'admiration et de répugnance. Le personnage de la maîtresse est aussi révélé par son statut : son attitude sévère, dominatrice, l'observation de leurs …afficher plus de contenu…
C'est aussi une pièce qui traite du fantasme. La relation aliénante que les deux servantes entretiennent avec leur maitresse montre leur souffrance de ne pouvoir échapper à la réalité de leur sort. Ainsi, par la puissance de l'imaginaire, elles vont échapper à leur quotidien, source de mal-être. Le jeu de rôles répété à l'excès finit par altérer la réalité. De même, le huis-clos que suggère l'espace unique de la chambre de madame, représente leur espace mental malade. La mort de madame est également fantasmée et c'est ce statut irréel qui plaît aux bonnes car elles peuvent rejouer cet assassinat. Cependant, l'issue de ce jeu avec leur réalité est la mort. Enfin, chaque …afficher plus de contenu…
Dans sa folie qui témoigne d’un désir de reconnaissance se dévoile une volonté de se hisser au rang des grandes criminelles. Genet place les marginaux au sommet de l’échelle sociale et sacralise la bonne. (Lire le monologue de Solange)
UNE TRAGÉDIE MODERNE
: Jean Genet s'inspire d'un fait divers : le crime des sœurs Papin qui ont tué leurs maîtres dans des conditions monstrueuses.
Cependant, Genet s'éloigne du fait divers en évitant le meurtre de madame. Il introduit le personnage de
"monsieur" et invente le stratagème de la lettre de dénonciation à la police. Genet a conservé en arrière-plan dans sa pièce, la dimension incestueuse et homosexuelle de l'affaire Papin.
LES RÉFÉRENCES A LA RÉALITÉ ET