Les personnages dans la curée
Zola qualifiera d’ailleurs ce mode de vie parisien par les termes « l’or et la chair », reflétant parfaitement les principaux vices de cette bourgeoisie perverse ainsi que le naturalisme de l’œuvre. C’est un Paris en pleine métamorphose que nous décrit Zola dans La Curée. En effet, les grands travaux voulus par Haussmann occupent une place importante dans l’histoire puisqu’ils vont occasionner de nombreuses spéculations immobilières. Dans cette bourgeoisie mercantile, l’argent est au cœur des préoccupations et particulièrement chez l’ambitieux Aristide Saccard. Ce dernier, auparavant Rougon, opte d’ailleurs pour le patronyme de Saccard sur les conseils de son frère, Eugène, avec la pensée qu’« il y a de l’argent dans ce nom-là ». En outre, ce goût avide pour l’argent nous est …afficher plus de contenu…
En effet, c’est « cet appétit de l’argent » et « ce besoin d’intrigue qui caractérisaient la famille » comme l’explique bien Saccard lorsqu’il dresse le portrait de sa sœur Sidonie. Leur vie est dictée par l’appât du gain et de la jouissance. Chez les Rougon, chaque relation est faussée par l’argent. Il faut avant tout y trouver une opportunité. Premièrement, on le comprend à travers le lien qui unit René et Saccard. S’il accepte d’épouser René qui « était finie », c’est parce que la dot de « cent mille francs » est suffisamment intéressante pour lui. De plus, lorsqu’il connait un revers de fortune, il revient vers sa femme dans l’optique de la manipuler grâce à ses dettes pour qu’elle se décide à vendre ses terrains qui pourraient alors rapporter une somme « de cinq cent mille francs » au couple. On retrouve d’ailleurs l’opportunisme de Saccard chez son fils. En évoluant