Les échanges inéguales
Les structuralistes pensent que les pays de la périphérie sont désavantagés par rapport aux pays du centre
Dans les années 50 et 60, la question de la répartition des bénéfices commerciaux entre les pays développés (le “centre” de l’économie mondiale) et les pays en développement (la “périphérie”) devint le sujet d’un débat passionné, sous l’influence non négligeable de Paul Prebisch, économiste argentin qui fut pendant plusieurs années le responsable de la Commission économique pour l’Amérique latine et les Caraïbes (CEPAL) et l’un des chefs de file du courant structuraliste latino-américain. Sa thèse repose sur l’hypothèse d’une spécialisation des échanges commerciaux entre le centre et la périphérie, le centre se spécialisant dans l’exportation de produits industriels manufacturés et la périphérie dans l’exportation de matières premières. Après avoir observé (et mesuré) un déclin séculaire des termes de l’échange des produits de base vis-à-vis des produits industrialisés, les structuralistes ont tenté d’en expliquer les raisons.
D’après eux, cette baisse ne peut ainsi être considérée comme un phénomène transitoire dû à un concours de circonstances passagères, mais plutôt comme une caractéristique intrinsèque aux structures économiques du centre et de la périphérie et à la nature même du processus de développement. En un mot, la tendance à la dégradation des termes de l’échange au détriment des pays de la périphérie4 peut être expliquée par trois raisons.
L’approche de l’échange inégal et de la dépendance
L’échange inégal est un concept normatif
Les théoriciens qui soutiennent la thèse de «l’échange inégal» soulignent également les inégalités de répartition des bénéfices résultant du commerce international entre les pays du «centre» et ceux de la «périphérie». Mais à différence avec les structuralistes qui insistent sur l’évolution à long terme d’une variable mesurable (à savoir,