Les échanges
« Les échanges tirent leurs origines de ce fait conforme à la nature que, parmi les hommes certains ont trop et d’autres pas assez de certaines choses nécessaires » disait Aristote dans son Ethique à Nicomaque. On put toute fois se demander s’il y a là le seul modèle de lien social. L’origine et les motivations de ce dernier posent différentes questions dont certaines sont soulevées par le texte de Schopenhauer. Parmi ces dernières, le problème de savoir si les relations humaines peuvent ou non se passer de moralité figure en bonne place. Selon le philosophe Eric Weil : « la morale se définie comme un l’ensemble des règles que l’individu doit suivre dans sa vie aussi bien personnelle que sociales ». Dès lors nous sommes tentés d’établir une corrélation entre morale et lien social. Peut-on envisager dans ses conditions l’hypothèse d’une société qui se passerait tout à fait de moralités ?
Ce texte est un apologue c'est-à-dire un court récit fictif dont l’enseignement moral revêt la forme de l’allégorie (qui exprime les idées sous forme de symbole). Freud apprécié particulièrement cet apologue et l’évoqué dans les termes suivant : « Le célèbre apologue des porcs-épics transi de froid quand aucun ne supporte de l’autre d’un contact trop intime décrit à la perfection comment les Hommes se comportent en général d’un point de vu affectif. Les Hommes sont naturellement rétifs au contact avec les autres mais comme ils sont condamnés à vivre ensemble ils doivent comme les porcs-épics de la Fable décider de se tenir raisonnablement éloigné les uns des autres afin de maintenir l’individualité salutaire sans rompre un lien social malheureusement indispensable » Freud, tiré de psychologie collective analyse du moi. On peut voir dans les relations problématiques des porcs-épics une métaphore du conflit entre le ça de l’individu et le surmoi de la société. Schopenhauer et Freud partagent le même