lesmiserables
Robert Laffont et Valentino Bompiani signalent dans Le Nouveau Dictionnaire des œuvres de tous les temps, la présence dans Les Misérables, de l'influence de Balzac (La Comédie humaine), d'Eugène Sue (Les Mystères de Paris) et des romans-feuilletons7.
L'intertextualité de l'œuvre de Balzac dans celle de Victor Hugo est en effet signalée par de nombreux analystes8,9. Victor Hugo fait explicitement allusion, à plusieurs reprises10, dans son roman à l'univers de Balzac qui fut un contemporain avec lequel les échanges furent nombreux11. On y reconnaît ainsi notamment celle du curé de village avec lequel monseigneur Myriel présente des points communs12. De même que la parenté entre Vautrin et Jean Valjean (le second étant l'envers positif de l'autre) est assez évidente, le monde et les coutumes des bagnards étant décrits dans Splendeurs et misères des courtisanes13, l'étude intertextuelle des Misérables révèle que le forçat se nourrit également d'un autre personnage balzacien, Farrabesche12.
Selon Évelyne Pieiller14, Les Mystères de Paris, roman-feuilleton à succès paru en 1842-1843, avec ses descriptions des bas-fonds parisiens, ouvre la voie à l'œuvre de Victor Hugo. Victor Hugo lui rend d'ailleurs hommage dans son roman15 et poursuit sur la même route, s'attaquant à l'injustice sociale14.
Les relations entre Victor Hugo et l'univers du roman-feuilleton sont plus conflictuelles. Il ne veut pas que Les Misérables soient édités en roman-feuilleton, comme cela était l'usage pour de nombreux romans populaires, car il est alors en conflit avec le pouvoir en place et condamne la censure de la presse par le pouvoir. Il exige cependant que son œuvre soit publiée dans un format bon marché pour rester accessible. D'autre part, il trouve le style des romans-feuilletons souvent peu travaillé16.
Enfin, homme de son temps, écrivant une histoire contemporaine, Victor Hugo s'inspire des figures de son époque pour camper ses personnages. Les Mémoires de