Lettre à rousseau
Thèse et arguments de l'auteur
Le texte comporte deux parties assez facilement déterminées. Dans la première, l'auteur se défend et présente des raisons négatives : il ne pouvait pas faire autrement.
Ces raisons sont :
L'argent (§2): Il ne pourrait devenir un mercenaire de l'écriture, et ne veut pas s'abaisser à écrire pour vivre. Il utilise un champ lexical péjoratif pour parler de ce type de travail, moralement inacceptable :"métier d'auteur"(10),"les écrits que dicte la faim"(13) puis pour décrire les "infamies"(17) auxquelles il devrait se livrer pour "briguer quelque vil emploi"(15), bassesses dont il est "pénétré d'une si juste horreur". Bref, travailler est dégradant. On ne peut pas être payé pour écrire sans être "un fripon"(20). Se mêle donc au premier champ lexical celui de l'honneur et de la morale. Dans ce paragraphe, Rousseau est indigné.
On trouve aussi les conséquences de ce manque d'argent avec la présence du champ lexical de l'alimentation : " gagne(…) mon pain "(9), " nourrirais-je "(9), " écrits que dicte la faim " (13), " il ne me nourrira pas " (16), " nourrir, moi, mes enfants et leur mère "(18)
La maladie (§3): Rousseau se présente comme souffrant ("douloureuse", 21) à l'article de la mort. Leur mère est dans le même état, à cause de lui ("zèle indiscret" est un euphémisme pour désigner le fait de lui avoir fait beaucoup d'enfants).
De plus, dit-il, "ils payeraient chèrement l'avantage d'avoir été tenus un peu plus délicatement"(24) auprès de lui : Autant apprendre à ces chers petits à souffrir tout de suite... Ce sont des bâtards sans nom, ("si du moins leur était légitime" 30, "le déshonneur de leur naissance", 31) qui ne pourraient que mal tourner et devenir "décrotteurs ou bandits", 29) car personne n'aura la force de s'occuper d'eux : ni lui, ni leur mère.
Cette partie se veut attendrissante. Mouchoir sorti, des sanglots dans la voix, Rousseau tente d'apitoyer sa lectrice : je souffre, elle souffre, nous