Lettre à une amie
On a dû brûler des étapes, l'enfant n'a pas pu grandir, trop occupé à tenir la tête hors de l'eau.L'utilisation de la même la bouée devient un fardeau, car elle nous enfonce dans une eau qui n'est plus la même, tout en étant vécu, comme toujours la même. Ce sont les résurgence des situations antérieures, accompagnées de l'effroi d'alors, qui nous obligent à mettre notre protection "béton", avec succès la plupart du temps,, mais de manière inadéquate, seul l'enfant en nous peut nous aider. Retrouver cet enfant recroquevillé de douleur ,que nous sommes restés, est la seule voix que je connaisse, pour avancer. L'adulte que je suis devenue, doit rencontrer, reconnaître l'enfant que j'étais, l'accompagner pour qu'il n'est plus de peur et que ce qui barrait la route à son déploiement, peu à peu disparaisse.
Je ne sais pas combien de temps cela peut prendre, mais je sais que l'adulte peut vivre, toute sa vie en ignorant l'enfant qui l'habite toujours et qui attend tapi, plein de peur, qu'on lui rende sa liberté. Je me dis que je n'ai pas envie de donner raison aux meurtriers d'enfants et que je n'ai pas envie de continuer à maltraiter ou tuer cet enfant qui est en moi. Je ne sais pas si j'arriverai à aller jusqu'au bout, mais le temps presse.
Nous sommes les seuls détenteurs de nos clefs, mais nous les avons parfois jetées loin, pour ne plus pouvoir revenir, ne jamais revivre ce que l'on a vécu. Tout fermer à double tours, tout en sentant, notre autre