Lettre 56
Dans toute la première partie du livre, Madame de Tourvel défend le vicomte de Valmont à travers ses lettres adressées à Madame de Volanges. Nous le constatons déjà dans sa première lettre.
« Je ne le connaissais que de réputation, et elle me faisait peu désirer de le connaître davantage : mais il me semble qu’il vaut mieux qu’elle »
Ou encore
« Il parle raison avec une facilité étonnante, et il s’accuse de ses torts avec une candeur rare »
(Lettre 8)
A ce stade, nous nous doutons des événements futurs par toutes ces préfigurations.
Dans sa deuxième lettre, toujours adressée à Madame de Volanges, Madame de Tourvel ne cesse de défendre le vicomte et d’embellir son image par différents moyens
« Ce redoutable M. de Valmont, qui doit être la terreur de toutes les femmes, paraît avoir déposé ses armes meurtrières avant d’entrer dans ce Château »
« Enfin si j’avais un frère, je désirerai qu’il fût tel que M. de Valmont se montre ici »
« Ce portrait diffère beaucoup… »
« …N’est pas un libertin sans retour »
« J’ai cru devoir à la vérité un témoignage avantageux à M. de Valmont, dont il me paraît avoir un grand besoin auprès de vous »
(Lettre 11)
Madame de Tourvel, dans sa duplicité naïve, désire réellement que le Vicomte soit perçu comme un homme honnête et respectable qu’elle pourrait se permettre d’aimer.
Dans la lettre 22, elle se surpasse, et le défend à maintes reprises. Elle s’attache à l’idée que la réputation de M. Valmont n’est peut-être « qu’un exemple de plus du danger des liaisons » et « s’arrête à cette idée qui lui plait » (page 75). Cet aveu n’est qu’une expression de son échec contre le désir d’aimer.
La lettre 56 confirme son trouble. La présidente tente de répondre à la déclaration de Valmont en tentant de lui faire comprendre sa volonté de mettre un terme à leur relation, qui ne peut être que source de malheurs et de désillusions.
Détermination et vertuosité de Madame de