Lettre au sultan yaya
plusieurs années après s'être retiré dans sa palmeraie de Kauka, Osman reçoit une lettre du sultan Yaya. Celui ci tire sa leçon de l'épisode. Rédigez la lettre du sultan
Dal Al Hagar, le 6 avril 1948
Mon très cher Osman, Mon cher ami,
«Le temps s ‘échappe à tire-d’aile ? Sois sans peur Et l'heureux sort n'est pas éternel? Sois sans peur. Profite de l'instant que te vaut la Fortune. Sans regret, sans regard vers le ciel, sois sans peur. » »
Te rappelles-tu ces vers d’Omar Khayyâm que nous lisions, bercés par les cithares et le ressac de la mer ? Il y a longtemps, hélas, Nous étions jeunes et insouciants et nous appliquions à la lettre ces autres vers :
« Bois, c'est là l'éternité, La récolte de la jeunesse. A la saison des roses, du vin, des amis ivres... Savoure un instant de bonheur ; la vie n'est rien d'autre »
Oui jusqu'à’ à ce jour, le vin, l’amour et l’amitié guidaient nos pas, nous étions comme deux frères, goûtant simplement les plaisirs de la vie. Hélas, ce jour là j’ai dû endosser la lourde charge de Sultan. Et ma mémoire se plait à revivre ce dernier instant d’innocence partagée, plutôt que de revivre le tragique moment de notre séparation.
Osman, si je te remémore ces temps anciens, c’est que je voudrais que tu comprennes que c’est l’ami qui t’écrit et non le Sultan.
Peut être douteras-tu encore de la sincérité de mon amitié, après les terribles épreuves qui nous ont séparés. Pourtant j’ai changé. Les cinq années de ton absence ont pesé comme des siècles. Et c’est un homme vieilli mais plus sage que tu retrouverais si jamais tu acceptais de me revoir.
Tu dois te demander qu’elle est la raison qui me fait prendre la plume. Aujourd’hui ma gazelle est morte, je devrais dire notre gazelle car elle t’était tout autant attachée. La gazelle est morte et je n’en ai eu aucune peine. Depuis ton départ, rien n’a pu remplir ce vide, et