Lettre de lafontaine à rousseau
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la critique des penseurs du XVIIIe contre les fables et l'apologue à visée didactique semble tenir à une différence d'acception du terme « morale » : Au XVIIème siècle, la morale n'était pas normative, elle était, conformément â l'étymologie, la « science des moeurs », et les moeurs étaient, selon la définition de Furetière, les "habitudes naturelles ou acquises suivant lesquelles les peuples ou les particuliers conduisent les actions de leur vie". Autrement dit, la "morale" du XVIIème siècle ressemble plus à notre psychologie et à notre sociologie qu'à notre morale. Il ne faut peut-être donc pas analyser les apologues comme des règles de conduites mais comme des textes délivrant un enseignement plus objectif et social. III) Mais c'est parce que l'efficacité de l'apologue tient sans sa portée démonstrative et argumentative : l'apologue enseigne l'esprit critique. L'aspect didactique de l'apologue n'est souvent qu'un leurre visant à masquer sa fonction réelle. Il est souvent à dépasser pour atteindre la « substantifique moelle »de l'apologue. Si l'apologue éduque, il éduque les âmes adultes à exercer leurs esprits critiques sur la société - La dimension didactique de l'apologue n'est souvent là que pour éviter la censure ( d'où son manque d'efficacité puisque l'apologue ne sert pas en définitive à éduquer les enfants) : l'apologue a été très utilisé à des fins polémiques et critiques à des époques où la censure sévissait fortement (du XVI au XVIIIème siècles notamment où la pression de la censure, effet direct du pouvoir monarchique en place, est très