user icon

Lettre du voyant - rimbaud

548 mots 3 pages
Montre plus
Lettre « du Voyant » : Rimbaud

À Georges Izambard

Charleville, 13 mai 1871.
Cher Monsieur !
Vous revoilà professeur. On se doit à la Société, m’avez-vous dit ; vous faites partie des corps enseignants : vous roulez dans la bonne ornière. - Moi aussi, je suis le principe : je me fais cyniquement entretenir ; je déterre d’anciens imbéciles de collège : tout ce que je puis inventer de bête, de sale, de mauvais, en action et en parole, je le leur livre : on me paie en bocks et en filles. Stat mater dolorosa, dum pendet filius. - Je me dois à la Société, c’est juste, - et j’ai raison. - Vous aussi, vous avez raison, pour aujourd’hui. Au fond, vous ne voyez en votre principe que poésie subjective : votre obstination à regagner le râtelier universitaire, - pardon ! - le prouve ! Mais vous finirez toujours comme un satisfait qui n’a rien fait, n’ayant rien voulu faire. Sans compter que votre poésie subjective sera toujours horriblement fadasse. Un jour, j’espère, - bien d’autres espèrent la même chose, - je verrai dans votre principe la poésie objective, je la verrai plus sincèrement que vous ne le feriez ! - je serai un travailleur : c’est l’idée qui me retient, quand les colères folles me poussent vers la bataille de Paris - où tant de travailleurs meurent pourtant encore tandis que je vous écris ! Travailler maintenant, jamais, jamais ; je suis en grève.
Maintenant, je m’encrapule le plus possible. Pourquoi ? Je veux être poète, et je travaille à me rendre Voyant : vous ne comprendrez pas du tout, et je ne saurais presque vous expliquer. Il s’agit d’arriver à l’inconnu par le dérèglement de tous les sens. Les souffrances sont énormes, mais il faut être fort, être né poète, et je me suis reconnu poète. Ce n’est pas du tout ma faute. C’est faux de dire : je pense : on devrait dire : On me pense. - Pardon du jeu de mots.
Je est un autre. Tant pis pour le bois qui se trouve violon, et nargue aux inconscients, qui ergotent sur ce qu’ils ignorent tout à fait !

en relation

  • Texte oral de francais : amphitryon : prologue
    1205 mots | 5 pages

    Il est de certains mots, dont l'usage rabaisse Cette sublime qualité; Et que, pour leur indignité, Il est bon qu'aux hommes on laisse. MERCURE À votre aise vous en parlez; 20 Et vous avez, la belle, une chaise roulante, Où par deux bons chevaux, en dame nonchalante, Vous vous faites traîner partout où vous voulez. Mais de moi ce n'est pas de même; Et je ne puis vouloir, dans mon destin fatal, 25 Aux poètes assez de mal, De leur impertinence extrême: D'avoir, par une injuste loi,….

    montre plus
  • Commentaire "Jamais je ne pourrai", Claude Roy
    2112 mots | 9 pages

    ». L'auteur est ici très tourné vers les « autres », terme répété à de nombreuses reprises, montrant le caractère altruiste du poète. Le poète exprime également le fait qu'il souffre de la souffrance des autres, comme nous le voyons au début de la strophe mais aussi au vers 10 avec « Qui vous frappe me frappe », avec le rapprochement entre les pronoms « vous » et « me », qui appuie l'idée de fraternité.….

    montre plus
  • Norman Rockwell
    300 mots | 2 pages

    -Oh ! Je vous demande bien pardon ! S'exclama-t-elle d'une voix consternée. Ensuite , elle se mit à reveler les jurés aussi vite que possible , car elle ne cessait pas de penser aux poissons rouges , et elle s'imaginait très vaguement qu'il fallait les ramasser et les remettre sur leur banc sans perdre une seconde , faute de quoi ils allaient mourri. Le procès ne peu continuer , déclara le Roi d' un ton fort grave avant que tous les juré ne soient remis exactement à leurs place ...….

    montre plus
  • C. de pisan "je ne sais comment je dure" rondeaux 1390
    466 mots | 2 pages

    C.de Pisan « Je ne sais comment je dure » Rondeaux (1390) Biographie : Analyse : Ce texte, écrit entre 1390 et 1400, est l’un des nombreux poèmes qui constituent l’œuvre foisonnante de Christine de Pisan. Cette poétesse fut l’une des premières femmes à vivre de sa plume et son génie a marqué la littérature du Moyen-Age. Il se déploie ici dans un court poème, qui a été édité dans un recueil intitulé « Rondeaux », ce qui nous donne une première indication sur sa forme.….

    montre plus
  • Dialogue Baudelaire
    523 mots | 3 pages

    Pourquoi te comportes-tu d’une telle manière avec moi ? Je n’ai jamais rien fait de mal à ton propos, j’ai toujours fait tout mon possible pour toi… B : Tout votre possible ? Laissez moi rire… Je vous ai toujours détesté et cela perdurera jusqu’à la fin de mes jours !….

    montre plus
  • Analyse de la rose et le réséda
    3216 mots | 13 pages

    Les rêves du poète lavent « le linge des soucis » et ouvrent la voie à la mémoire de l’enfance, marquée par des chansons et des danses joyeuses. Le monde onirique fonctionne comme un espace de vie parallèle où le poète tente de noyer ses douleurs et d’oublier la tourmente de la guerre et ses « morts aux yeux hagards ». « Ballade de celui qui chanta dans les supplices » : Aragon utilise une forme de poésie médiévale pour représenter le destin d’un résistant français qui ne cède pas sous la pression exercée sur lui par des Allemands. Refusant de trahir sa patrie et de « vivre à genoux », il s’accroche à son idéal de résistance, prêt à sacrifier son corps et sa vie pour sauver la patrie.….

    montre plus
  • Commentaire sur reee vivien
    1222 mots | 5 pages

    L’auteure utilise l’allégorie pour montrer sa souffrance, « L’air pleure le printemps fervent…. Les arbres souffrent dans le vent » (V. 1 à 2). Nous pouvons sentir que la mort de son amie l’a détruite. Nous pouvons aussi penser qu’elle n’a pas encore fait son deuil. A la fin du poème nous pouvons constater qu’elle a fait son deuil, « Toi qui fus, par les soirs d’été, ma Maîtresse et ma Volupté, L’ardeur du baiser t’abandonne… » (V. 21 à 22).….

    montre plus
  • carpaud corbière
    990 mots | 4 pages

    eu aucun succès de son vivant. Tout cela le classe parmi les poètes maudits. Le titre lance le thème fondamental du recueil : un amour puissant et inassouvi, créateur de souffrance. Le jaune vient de l’expression « rire jaune » (rire forcé qui cache la souffrance). Son poème« Le Crapaud » est un sonnet inversé en octosyllabes.….

    montre plus
  • Lecture analytique romances sans paroles
    370 mots | 2 pages

    D’abord pour soi-même, pour assembler ses poèmes préférés. Puis aussi, faire partager au lecteur les plus beaux vers, au moins ceux que je juge comme tels. Qu‘il me soit permis de m‘expliquer sur mes choix.….

    montre plus
  • Ue 5.2
    1500 mots | 6 pages

    Recueil de données Lieu de stage : Unité de soin long séjour à orientation géronto – psychatrique : An Haleg [pic] Recueil de données sur une patiente que nous appellerons Madame X. Madame X est née le 2 Octobre 1948, elle a soixante – deux ans. Elle est atteinte d’une psychose schizophrénique. Ses troubles auraient commencées en 1968 : elle n’avait alors que vingt ans.….

    montre plus
  • Spleen lxxviii charles baudelaire
    1542 mots | 7 pages

    Il est alors intéressant de remarquer que le mot « rate » se dit « spleen » en anglais, mot qui désigne dans la section « spleen et idéal » des Fleurs du Mal un état de mélancolie profonde voire morbide. Est-ce que le poème intitulé « spleen » qui se situe dans cette même section parlera aussi de cette état morose qui touchait selon Baudelaire non seulement les bourgeois mais les hommes en général ? Composé de cinq strophes en alexandrin, ce poème commence par décrire notre monde vu du ciel, un ciel qui oppriment l’homme, déjà en proie à la mélancolie. Ensuite, le monde est représenté successivement par la terre, un cachot humide duquel l’espérance s’est envolée, et par la pluie les barreaux d’une prison, un monde dans lequel les araignées horribles viennent tisser leurs toiles dans le crâne des gens.….

    montre plus
  • Marot
    386 mots | 2 pages

    « Petite Epître au Roi » Marot (1ère partie) Dans un premier temps, Marot souhaite montrer le contraste fort qui existe entre François Ier et lui, en termes de puissance et de richesse. Ensuite le poète mettra en avant le fait que le roi est riche et puissant. Tout d’abord Marot soulève ce contraste avec humour notamment avec des jeux de mots tels que le néologisme « je m’enrime » (v.2) pour évoquer sa pauvreté ainsi que le fait qu’il ne gagne pas assez pour se loger.….

    montre plus
  • Préface Souffrance
    718 mots | 3 pages

    D'une certaine manière la souffrance est souvent mal perçu, honteuse, elle montre la faiblesse de chacun et c'est une faiblesse que nul ne voudrait montré. Elle est néanmoins ressentis par les gens dans chaque épreuve de la vie. Lorsque vient la poésie chaque poète se penche à sa manière sur le sujet et Charles Baudelaire est le 1er à aborder ce thème dans ces poèmes.….

    montre plus
  • Anthologie
    6320 mots | 26 pages

    Pourquoi ? je veux être poète, et je travaille à me rendre voyant : vous ne comprendrez pas du tout, et je ne saurais presque vous expliquer. Il s'agit d'arriver à l'inconnu par le dérèglement de tous les sens. Les souffrances sont énormes, mais il faut être fort, être né poète, et je….

    montre plus
  • l'amoureuse eluard
    1188 mots | 5 pages

    En effet, à l'évocation onirique de l'union fusionnelle de deux être succède l'expression d'un être en souffrance. Il s'agira donc de voir comment l'amoureuse, responsable par son abandon de la souffrance du poète, reste sa muse et maintient la continuité de l'expression poétique. Nous verrons tout d'abord la composition du poème puis nous nous pencherons sur l'amour,, un état fusionnel et pour sa finalité la toute puissance de la femme aimée. I) Composition : Le poème se compose de 2 strophes de six vers, octosyllabes, scandés :….

    montre plus