Lettre ouverte au gouvernement
Mr LE PRESIDENT de la REPUBLIQUE ,
Comme vous devez le savoir, le 28 août dernier, l’agence de notation Moody’s a dégradé la note du Groupe Crédit Immobilier de France, estimant que notre modèle de refinancement n’était pas viable, ayant pour effet immédiat de nous couper l’accès aux marchés financiers et donc de ne plus nous permettre d’exercer notre métier de prêteur aux particuliers.
Vous avez apporté en urgence votre garantie au Groupe, sachant que cette garantie nécessaire ne vous a impliqué uniquement sur la garantie de nos prêts en cours et nullement sur une continuité de notre activité.
En contrepartie de cette garantie, vous avez exigé que le Groupe cesse toute activité de production nouvelle de crédit et gère à court terme la société en extinction … c’est donc la fin programmée du dernier prêteur immobilier indépendant et des 2 500 salariés du Groupe.
Et pourtant le Crédit Immobilier de France c’est :
- Un Groupe rentable et bénéficiaire, géré rigoureusement, au bilan sain, avec un résultat net prévu de 37 millions d’euros pour le premier semestre 2012, après un résultat net de 72 millions d’euros en 2011 …
- 2,5 milliards de fonds propres, un ratio de 14% pour 8% exigés, très supérieurs aux ratios prudentiels imposés aux établissements de crédits, si ce n’est le meilleur ratio de la place ;
- Un encours actuel de 33 milliards d’euros pour plus de 400 000 ménages emprunteurs représentant plus de 1 million et demi de personnes, et aucun actif toxique.
Dans un contexte économique durablement peu favorable, des questions de fonds se posent aujourd’hui :
-qui va financer en 2013 et les années suivantes les projets des accédants modestes qui constituent le cœur du marché immobilier, dans le neuf comme dans l’ancien ?
-combien d’entreprises de construction, d’artisans, d’agences immobilières vont réduire ou cesser leur activité à cause du non-financement des Français