Lettre persane
- Composition du texte : 2 parties
Lignes 1 à 20 : Uzbeck expose 2 événements survenus en Perse et leurs conséquences attendues ou constatées. Ainsi, il utilise le discours narratif et la 3ème personne. Il permet au lecteur de tirer une leçon : la tolérance a appauvri la Perse.
Lignes 22 à 54 : Intervention d'Uzbeck (porte parole de l'auteur) explicite comme le montrent les emplois du présent et de la 1ère personne. Montesquieu fait ainsi un plaidoyer en faveur de la religion.
- La question du pluralisme religieux :
Pour Montesquieu, la religion doit être sous l'intérêt national, qui peut être menacé par les abus et le fanatisme d'une seule religion. Or s'il y a plusieurs religions, l'une corrigeant l'autre, ce sera leur fonction sociale qui primera et non leur contenu religieux.
- Contre le Prosélytisme :
Montesquieu fait une métaphore entre le prosélytisme et une " maladie épidémique ". Par ailleurs, le prosélytisme est synonyme d'intolérance, la construction anaphorique " c'est l'esprit d'intolérance …/ c'est cet esprit de prosélytisme …/ c'est enfin cet esprit de vertige … " associe ici prosélytisme et intolérance.
II - Un tableau implicite de la France
- Montesquieu fait le parallèle entre les faits survenus en France et les faits survenus en Perse, comme par exemple " le dessein d'obliger tous les Arméniens de Perse de quitter le royaume pour toujours ou de se faire mahométans " fait allusion à la révocation de l'Edit de Nantes en 1685 par Louis XIV (comparé à Chah Soliman) aboutissement d'une politique de persécution et de répression des Protestants et notamment avec les dragonnades (1680). Montesquieu fait porter aux " ministres " la responsabilité de cette politique, qui selon les historiens correspondait pourtant aux convictions personnelles du roi et à sa conception de la monarchie absolue. La France s'appauvrit d'au moins 200 000 protestants, industriels, artisans, commerçants, agriculteurs… qui émigrèrent en Prusse