Lettre Philosophique sur Margaret Thatcher, transfuge social
María Paula
1-L
PROJET DE LETTRE SUJET: LES TRANSFUGES SOCIAUX
Cher Denis,
Reviens vite, mon amour. Je ne sais pas où tu es mais je ne peux pas demeurer loin de toi plus longtemps, j’ai besoin de toi. Combien de choses avons-nous vécu ensemble? Tu es la personne de laquelle je dépends puisque sans toi je ne suis pas si forte. J’essaye de me rappeler du passé, Denis. De cette fille d’épicier et de couturière qui ne valait rien pour personne. Je me trouvais en bas de ce que certains appelleraient la «pyramide sociale» mais regarde-moi, aujourd’hui je suis en haut. Je me souviens bien du visage de mon père lorsque je lui ai dit que j’étais acceptée à Oxford… Vraiment personne ne croyait en moi! C’était peut-être parce-que je suis femme, ou plutôt parce-que je ne suis pas bourgeoise de naissance. Oh Denis! Notre vie fût si compliquée… j’ai beaucoup exigé de toi, mais j’ai trop exigé de moi aussi, tu le sais. Je n’ai jamais voulu vivre la vie que le destin avait préparé pour moi, mon futur était bien meilleur. J’essaye de faire une analyse des circonstances dans lesquelles j’ai pris mes décisions pour comprendre ma vie. Je suis déjà vielle et je ne peux pas m’en aller sans saisir le sens de mon existence. Maintenant que je peux voir mon origine sociale d’un point de vue externe, je cherche des réponses aux questionnements que j’ai. Comment ai-je échappé à mon destin? Comment ai-je ouvert le champ de mes possibles?
Je proviens d’un milieu social modeste et tout mon parcours a été forgé par moi-même depuis le début. Je crois dans le travail dur comme semence de la prospérité et le progrès, puisque c’est avec cela que je suis arrivée jusqu’où je suis. J’ai toujours été une élève exemplaire, un véritable bourreau de travail. Chez moi nous étions méthodistes, c'est-à-dire que nous aimions l'ordre, la précision et la rigueur, voilà tout. Mes croyances et mes pensées allaient toujours au-delà de celles des filles de mon âge; je disais que j’allais changer le