Lettre d’yves, évêque de chartres, au pape pascal ii, vers 1104
I- La réforme grégorienne source de difficultés (l 1 à 14)
A- L’élection de l’évêque d’après la procédure grégorienne (l 1 à 8)
1- Le choix du pape
« hommage du service qui lui est dû » ; « d’après votre avis » ; « le seigneur Galon, homme d’une vie sans tache, instruit… dans la doctrine ecclésiastique »
Depuis réforme grégorienne, emprise laïque sur le clergé féodal fait place aux investitures spirituelle (crosse et anneau) et temporelle (serment fidélité au roi). Evêque à élire est désigné au préalable par le pape, dont la primauté spirituelle est affirmée avec Dictatus papae de Grégoire VII (1075). Choix porté sur des clercs instruits et fidèles à Rome avant tout.
2- Le peuple associé à l’élection par les clercs
« d’après celui des principaux du diocèse et avec l’approbation du peuple » ; « Les clercs de Beauvais, les mieux renommés et les plus sages… ont élu pour leur évêque »
Conformément à la procédure, une majorité de clercs doivent, avec le peuple du diocèse, approuver le choix de la papauté, ici l’évêque Galon. Fidélité et sujétion implicite au pape par considération pour les électeurs qui ont les faveurs de l’auteur de cette lettre. L’évêque est élu, en sachant que le roi est tenu normalement de remettre à l’élu son bien temporel, l’évêché.
B- Le refus du roi de consentir à l’élection de l’évêque Galon (l 8 à 14)
1- L’influence laïque derrière les clercs minoritaires
« Mais un petit nombre de clercs, complices d’Etienne…, séduits par des peaux de martres et autres hochets de vanité qu’il leur avait donnés » ; « sans néanmoins rien objecter qui eût été contraire aux sacrés canons » ; « qu’ils ne pouvaient pas eux-mêmes empêcher l’élection, ils allèrent trouver le roi et lui soufflèrent dans l’oreille de mauvaises raisons…»
La minorité des clercs déçus par l’élection se fait entendre mais sans entrer en conflit ouvert, n’ayant pas les moyens de tenir en