lettre à sebastient
Mon amour,
Il n’est pas non plus facile pour moi de t’écrire ce courrier et je ne cesse d’en retarder la rédaction et donc l’envoi. Voilà plusieurs jours que je travaille dessus sans pouvoir me résoudre à te le faire parvenir.
Ma colère s’est très vite tarie. Il me reste quelques remords parce que j’étais si malade cette dernière nuit que je n’ai pas su répondre à ton appel à l’aide, mais ce n’est pas le plus prégnant.
Je ressens surtout un chagrin immense qui me submerge et m’abat régulièrement, un sentiment de solitude profonde. Nous avions partagé tant de choses, nous étions si fortement liés que couper tout contact avec toi m’est anxieusement douloureux. Je me sens abandonnée dans un monde que je ne comprends plus et dans lequel je ne me retrouve pas.
L’absence de lien physique crée aussi un manque étrange. Je continue à te désirer, je sens tes lèvres contre les miennes, tes mains si douces dans les miennes, je te vois nu et si attirant contre et en moi. A quoi donc peut bien me servir mon corps à présent que tu n’es plus là pour lui parler ? Je le regarde dans le miroir avec surprise et étonnement comme s’il ne m’appartenait pas.
J’ai aussi une sensation de vide abyssale. Ces derniers mois je n'ai fait qu'une chose, t'aimer. Je me suis levée chaque matin en pensant à toi, je me suis habillée pour toi, j’ai probablement mangé, bu, vu des amis, travaillé mais je n’ai pensé qu'à toi, je n'ai rêvé que de toi. Je n'ai désiré être qu'avec toi. J’ai conçu des projets autour et avec toi. Que faire de tout ce temps désormais affreusement libre ?
Cependant, et par-dessus tout, je reste fermement convaincue que nous avons vécu une merveilleuse histoire d’amour. D’un amour vrai et sincère, profond et passionné, une osmose complète entre le corps et l’âme et plus encore avec un au-delà, qui nous dépasse et semble nous pousser l’un vers l’autre comme si c’était dans l’ordre des choses et je suis certaine que le destin n’en a pas