Lettre
76, Le Près Catelan
75016 PARIS
Monsieur DE LA COUR Paul 40, Saint Geniès-Bellevue 31000 TOULOUSE
Mon cher Ami,
Cela fait déjà 5 ans que vous avez pris congés pour Toulouse et que l’on s’est perdu de vue. Mes deux filles sont des jeunes femmes et il faut chercher déjà un homme pour les marier. Vous allez me dire que je serai d’avantage seul, mais vous savez que la solitude est devenue mon meilleur ami. Comme vous le disiez si bien : « nous n’appartenons qu’à nous même ». J’ai reçu une visite cette semaine. Je me demande bien de quel droit peut-on venir me déranger dans ma paisible retraite, et venir violer mes inspirations dans mon domaine. Vous allez avoir du mal à me croire, mais il s’avérait que c’était Monsieur CAIGNET, un messager du roi. Son ultime recours était de me faire venir à la Cour du Roi qui exprimait le désir de m’entendre et me faire entrer parmi les musiciens de la chambre comme jadis nous l’étions dans le règne de son père. Cette visite fût fort désagréable et m’a laissé un goût amer jusqu’au soir. Depuis plus de 20 ans, nous vivions seules, coupé de toutes ces aberrances que nous pouvions rencontrer en Ville, et cette homme, ou plutôt Le Roi, souhaiterai que je sorte de mon monde, aussi sein, pour y rejoindre encore une fois le sien. Mais vous le savez parfaitement bien, je ne ferrai cela pour rien au monde, et je sais que vous partagez mes valeurs et mon dégoût pour ce monde. Sur cela, je retourne à mes préoccupations, en essayant pour le mien d’oublier cette fâcheuse visite. En espérant que vous vous portez bien et recevoir de vos nouvelles.
Votre Ami, Jean de Sainte