Lettres persanes 161
En quoi cette lettre apporte-t-elle une conclusion à l’ensemble du roman ?
Alors qu’une grande partie des lettres du roman sont consacrées à l’observation ironique et critique des défauts de la société française, le dénouement inattendu donne le mot de la fin à une femme. La première lettre était écrite par Usbek. Cette dernière lettre est une lettre envoyée par Roxane à Usbek. Le roman commence par un voyage, il finit par le thème tragique type, la mort d'un héros. Rappel des faits : Solim, le grand eunuque, dans une lettre datée du même jour, informe Usbek de l’imminence de la mise à mort de Roxane, qui a été surprise dans les bras d’un amant qu’il a déjà fait exécuter. Roxane échappe à sa tyrannie en se donnant la mort. La tension dramatique culmine dans cette lettre de vengeance. Roxane revendique des actions violentes ; à ceci s’ajoute la violence avec laquelle elle se livre à la dénonciation d'Usbek
Une lettre de rupture éclatante.
I (la fin de l’intrigue du sérail) : la relation entre Usbek et Roxane se termine par une rupture violente, un suicide.
C'est la réponse à une lettre précédente, car elle commence par "oui". C'est une tirade car elle répond aux interpellations, aux appels et à la vengeance.. Tel est le sens du oui que jette Roxane en tête de sa dernière lettre : confirmation des soupçons d'Usbek, et enchaînement d'un dialogue entamé depuis longtemps, réponse de la tromperie à la tromperie, de la haine à ce qu'Usbek croyait être de l'amour, et qui n'était sans doute que du désir et du mépris.
Roxane dans cette lettre attaque Usbek. L’emploi de la première et de la deuxième personne du singulier reprend l’opposition entre le masculin et le féminin qui structure l'ensemble du roman (voir aussi lettre 141). Elle est ici soulignée avec une vivacité particulière : c'est de cette opposition que meurt Roxane. Sont ainsi mis en scène, face à face, un « tu » et un « je »,