Lettres persanes - montesquieu
Montesquieu
Ce texte pose la question de l’être et du paraître. Les Lettres persanes sont écrites au XVIIIe siècle, et sont publiées anonymement en 1721. Montesquieu veut rester anonyme car jusqu’à présent il n’avait écrit que des textes argumentatifs, considérés comme plus « sérieux ». Son idée est alors d’interroger les mœurs parisiennes, d’étudier la question de l’autre et de ses différences. Il adopte alors la théorie selon laquelle pour comprendre l’autre il ne faut pas se mettre à sa place mais adopter le point de vue qui lui est le plus éloigné : deux siècles plus tard, Lévi-Strauss théorise cette idée par sa théorie du « regard éloigné ».
Intro : Les Lettres persanes ont été publiées anonymement en 1721 à Amsterdam, afin d’assurer à Montesquieu l’anonymat et de contourner la censure. C’est un récit épistolaire qui présente la correspondance entre deux persans en voyage en Europe et un compatriote resté en Perse, actuelle Iran. Dans la trentième lettre Rica écrit depuis Paris à Iben, et fait part de son étonnement devant e comportement des parisiens à son égard. Le genre épistolaire permet de faire passer la critique et la réflexion philosophique sur l’autre sous une forme agréable et qui permet à Montesquieu de contourner la censure. Nous envisagerons dans une première partie le genre épistolaire avec l’implication et la distance du locuteur, puis dans un deuxième temps nous étudierons le caractère théâtral de la représentation de l’autre avant de rendre compte dans un troisième temps du caractère à la fois satirique et philosophique de la lettre. I. Le genre épistolaire : entre implication et distance
1. Implication du locuteur : les indices de l’énonciation
On retrouve dans ce texte les marques de l’épistolaires comme la présence d’un locuteur, Rica, et d’un destinataire, Iben, cité sous l’expression « au même »(1) ; le lieu de l’énonciation nous est précisé à la fin de la lettre : De Paris à Smyrne. Ce sont