LA CRISE DE L’EURO

La crise de la dette publique de la Grèce et des autres pays de la périphérie risque
D’affaiblir l'Union monétaire européenne. Mais le projet qui a conduit à l'établissement de la zone euro a déjà été préjudiciable à la Grèce et aux autres pays de la périphérie. La
Crise actuelle a deux motifs interdépendants : d'une part, le caractère biaisé de l'union
Monétaire et, d'autre part, la grande convulsion économique de 2007-2009.
L'union monétaire a privé ou limité la capacité des gouvernements nationaux à définir
Leurs propres politiques monétaires et budgétaires, ce qui implique que les ajustements ne
Peuvent s'opérer qu'au niveau du marché du travail. Contraints par la politique
Européenne, les pays de la zone euro sont entrés dans une logique d'alignement par le
Bas qui a favorisé la flexibilité, l'austérité salariale et le travail à temps partiel. Partout dans
La zone euro, le travail a perdu du terrain face au capital. La course au moins-disant social
A été gagnée par l'Allemagne qui a fortement pressuré les travailleurs depuis la réunification. Ce pays a obtenu des excédents commerciaux structurels vis-à-vis du reste de la zone euro, excédents qui ont été financés par les déficits courants des pays périphériques. L'union monétaire correspond ainsi à une politique d'appauvrissement de ses voisins de la part de l'Allemagne, au prix d'un appauvrissement préalable de ses propres travailleurs.
La crise de 2007-2009 a rendu la situation intenable dans les pays périphériques en raison des structures monétaires et financières de la zone. La crise financière a eu pour conséquence une pénurie aiguë de liquidités pour les banques européennes. La BCE est alors intervenue en prêtant gratuitement aux banques de manière à leur permettre de faire face à leurs problèmes immédiats de refinancement. Mais la réaction de la BCE a été très différente en 2009, lorsque les Etats ont commencé à avoir des besoin de financement accrus en