Leurs yeux se rencontrerent
Ce corpus est constitué de quatre textes, portant sur la rencontre amoureuse ; le premier est un extrait de La Princesse de Clèves de Madame de La Fayette de la fin du XVIIe siècle (1678). Le texte B est un extrait de Manon Lescaut de L’Abbé Prévost du début du XVIIIe siècle (1731). Le texte C est tiré de L’éducation sentimentale de Gustave Flaubert du XIXe siècle(1869). Enfin, le dernier texte est un extrait d’Aurélien d’Aragon du XXe siècle (1944).
A travers ces extraits, nous nous proposerons de montrer comment d’une part est relatée la rencontre amoureuse et d’autre part nous dirons quelle scène de rencontre parait la plus originale.
Madame de La Fayette transparait dans ce nouveau genre qu’est le roman historique. Elle place l’histoire de son héroïne dans le faste de la cour des Valois, pendant la Renaissance. Lieu d’élégance, de raffinement, de fêtes, la cour apparait aussi comme un endroit propice aux intrigues amoureuses et aux rivalités politiques. En effet, nous reconnaissons qu’il y a présence d’un lien visible très fort qui se créer entre Mme de Clèves et le duc de Nemours, par exemple à la L (15-16) lorsqu’ils se rencontrent : « il ne put s’empêcher de donner des marques de son admiration. Quand ils commencèrent à danser, il s’éleva dans la salle un murmure de louanges » qui montre bien qu’il y a une certaine tension entre eux qui est ressentie par tout le monde ainsi qu’eux-mêmes. De plus, nous voyons que chacun est surpris par la beauté de l’autre ; (L.14) : « M. de Nemours fut tellement surpris de sa beauté que, lorsqu’il fut proche d’elle » et (L .9-10) : « Ce prince était fait d’une sorte qu’il était difficile de n’être pas surprise de le voir quand on ne l’avait jamais vu ». Il pourrait s’agir en effet d’un réel coup de foudre que les deux ressentent ainsi que les convives qu’ils sont autour.
Le second texte nous raconte l’histoire du chevalier Des Grieux, jeune homme de bonne famille destiné à