Lexecutif et la loi
A priori, le seul législateur naturel possible c’est le Législatif. Or, sous la Vème République, le Législatif – contrairement à ce que l’on pourrait penser – doit être regardé, sinon comme le législateur, au moins comme un des législateurs. La France étant un régime parlementaire, on entend par Législatif cet organe qui, composé de l’Assemblée nationale et du Sénat, exerce non seulement la fonction législative comme également la fonction de contrôle de l’action gouvernementale. Dès lors, il ressort que le Parlement n’est pas l’unique législateur comme il n’est pas non plus uniquement législateur. L’appellation employée, « Législatif », pour qualifier cet organe, le « Parlement », prête donc à confusion. Pourtant, à n’en pas douter, c’est bien de confusion dont il s’agit lorsque l’on remonte aux deux Républiques précédentes. En témoignent les régimes d’assemblée de la IIIème et de la IVème République marqués par la suprématie d’une représentation nationale seule maître d’une loi sacralisée et coiffant l’ensemble de l’ordonnancement juridique. Aussi, c’est en négation du dogme de la souveraineté parlementaire et du légicentrisme que la Vème République va contribuer à rompre cette assimilation entre loi et Parlement. Pour preuve, la construction de l’Union européenne et la législation d’origine communautaire, les réformes amplifiant le processus de décentralisation, la montée en puissance de la justice constitutionnelle ainsi que l’apparition du contrôle de conventionalité des lois par les juridictions administratives et judiciaires sont autant d’écueils compromettant la souveraineté de la loi. En outre, pour ce qui est du Parlement, sa souveraineté est battue en brèche par un Président de la République qui concurrence sa source de légitimité et une pratique institutionnelle consolidant l’aspect présidentialiste du système politique. À cet égard, la rationalisation du parlementarisme