L'héritage rituel du neveu utérin
Cette coutume assez surprenante pour un esprit occidental a suscité diverses interprétations, dont l’argumentation se fonde sur le principe de la filiation.
Or, en examinant les données ethnographiques relatives à cette pratique, nous montrerons que le comportement …afficher plus de contenu…
Selon Henri Junod (1936 : 259), l’oncle maternel manifeste beaucoup de sollicitude envers le fils de sa sœur. Jamais il ne le bat, jamais il ne le maudit. Si le neveu est malade, son oncle prend soin d’offrir à ses ancêtres un sacrifice en sa faveur, et s’il n’a pas le droit d’hériter des propriétés appartenant au lignage de son oncle maternel, il peut recevoir après sa mort ses objets les plus usuels, tels …afficher plus de contenu…
Les statuts de consanguine et d’alliée sont donc strictement inversés selon que la famille cède une femme ou qu’elle la reçoit.
Tableau 1. Statuts initiaux de la fiancée dans l’alliance matrimoniale chez les Thonga
Pour dépasser cette contradiction, source de malentendus, une médiation doit être établie entre les deux lignages. C’est ainsi que, dans un deuxième temps, les deux protagonistes sortent de l’impasse initiale par le biais d’un échange à trois, selon lequel un homme donne à un tiers parti le lobola reçu pour sa sœur cédée en mariage, afin d’acquérir pour lui-même une épouse (cf. fig. 1). Le lobola, qui établit une équivalence entre deux épouses échangeables, celle qui quitte