En réalité, le rock est fils du blues et frère du rythm n'blues, son équivalent noir et rival jusqu'au milieu des années 1950, dont l'un des musiciens précurseurs est Fats Domino. A cette époque, on ne distingue le rock du rythm n'blues que par la couleur de sa peau.

Le rock est blanc et le restera, à de rares exceptions près (Chuck Berry, Little Richard, Arthur Lee de Love), pendant ses 50 ans d'histoire. Les Américains ne trouvent pas admissible, à l'époque, que les disques des noirs et des blancs soient rangés dans les mêmes bacs.

Le terme « rock'n'roll » est employé pour la première fois dans l'émission du DJ Alan Freed, baptisée Moondog's Rock And Roll Party. Employé avant cette date dans certaines chansons, le mot est sans ambiguïté et désigne ce dont il sera toujours question : baiser, faire l'amour. Avec l'arrivée de Bill Haley et surtout d'Elvis Presley, le rock devient rockabilly et explose à la face du monde.

Naissance du rock 2, version officieuse
Comme tout le monde le sait, on peut avoir été avant d'être né. La vraie naissance du rock est plus probablement à situer le 4 juin 1979. Ce jour-là, les Sex Pistols de John Lydon jouent au Lesser Free Trade Hall de Manchester devant un public clairsemé mais qui compte en ses rangs, le passé et l'avenir du rock. Ce concert évoqué par le journaliste anglais David Nolan dans son livre The Gig That Changed The World va, en effet, engendrer une conversion massive au rock moderne et des bouleversements considérables dans l'histoire des musiques populaires. Descendus en droite ligne de la première génération rock, les Pistols envoient une musique qui mélange les musiques noires, le rock originel et l'explosivité de Chuck Berry.

Ce soir-là, Johnny le Pourri et ses acolytes servent la soupe à Bernard Sumner et Peter Hook (futurs créateurs de Joy Division puis de New Order), à Mark E. Smith (The Fall), Morrissey (The Smiths) et enfantent indirectement trois ou quatre groupes et composantes essentiels du