Liaisons dangereuses commentaire
Commentaire composé de la lettre 48 de « c’est après une nuit orageuse, » jusqu’à « et qui devient plus forte que moi ».
Le roman épistolaire de Laclos les liaisons dangereuses met en scène deux mondes qui s’affrontent: celui des libertins qui dominent le jeu et celui des autres qui sont leurs martyrs. La lettre 48 est écrite par un roué, le vicomte Valmont à sa victime madame de Tourvel, alors qu’il est dans une situation tout à fait particulière, c'est-à-dire entre les bras d’une autre femme. Dans toute cette lettre Valmont va instaurer un jeu de double sens pour tourner en ridicule la présidente qu’il veut séduire. Cette épitre nous montre un Valmont en écrivain remarquable, maitrisant sur le bout des doigts la rhétorique du libertinage. Mais l’écriture agit aussi comme un révélateur sur le personnage et nous dévoile ses faiblesses. La lettre sacrilège de Valmont présente donc à la fois l’aboutissement de la réussite du langage libertin, mis au service de la « conquête » d’une femme, mais elle met aussi en lumière les prémisses de son échec et de ses limites.
Cette lettre que le vicomte de Valmont adresse à madame de Tourvel n’est pas, on le sait, seulement adressée à cette dernière. Le courrier passe en effet entre plusieurs autres mains féminines avant d’arriver à destination. La présidente n’en reste pas moins la principale destinatrice et cette lettre, sortie de son contexte et lue comme le ferais madame de Tourvel, se trouve être d’abord une lettre d’amour passionnée plutôt qu’une moquerie libertine. Valmont en maitre des mots exalte dans cette lettre sa passion fictionnelle pour la présidente afin de la séduire et remporter le défit de la marquise Merteuil. Comme l’a dit Barthes à propos d’une réflexion sur une lettre : « La rhétorique est la dimension amoureuse de l’écriture ». Car la lettre est communication avec l’autre et donc désir de l’autre. On retrouve dans cet extrait