Liber extra, bulle rex pacificus, grégoire ix
Le Liber Extra est une oeuvre "commandée" par le pape Grégoire IX, et rédigée par le moine dominicain Raymond de Peñafort. Cette oeuvre "extra" (extérieure) au Décret de Gratien a été rédigée dans le but de compléter ce dernier et de codifier (partiellement) sa législation, en rassamblant dans cinq livres plus d'un siècle de décrétales, de canons et de références diverses. L'oeuvre est promulguée par la bulle (ou décrétale) Rex Pacificus, en 1234. C'est au Liber Extra que le droit canonique doit son essor, car il a permis la centralisation doctrinale, un corps de législation unitaire qui s'est substitué aux diverses décrétales régionales. Se pose alors la question de savoir en quoi la promulgation du Liber Extra entre dans une dynamique de réforme, d'amélioration du droit canonique. Le texte souligne dans un premier temps la profonde nécéssité, ainsi que la volonté de Grégoire IX d'établir un nouveau droit. (I) En effet, l'ensemble de la société éprouve le besoin de disposer de plus de justice (A), alors qu'il semble que l'ancien droit canonique soit de son côté de plus en plus éprouvé. (B) Il semblerait ainsi que les décrétales du pape Grégoire IX apportent un nouvel élan au droit canonique. (II) En effet, le Liber Extra est un nouveau corpus, tout à fait moderne comparé aux précédents. (A) D'autre part, l'enseignement et l'usage de ces décrétales se verra imposé, afin d'unifier la pratique de ces droits. (B)
I. La nécéssité d'établir un nouveau droit. A. Un besoin de justice dans la société.
L'auteur commence tout d'abord par dépeindre le tableau d'une société pleine de "cupidité éffrénée" (ligne 3), "rivale de la paix (...) [qui] génère chaque jour de nouveaux litiges" (lignes 4 et 5). Il part en effet du postulat selon lequel l'homme serait un loup pour l'homme ("homo homini lupus"), doctrine apparue au 3ème siècle avant Jesus Christ, avec La Comédie des Ânes de Plaute, puis repris bien plus tard par Hobbes au