Proposition de dissertation « La liberté n’est pas un droit, c’est un devoir. » Nicolas Berdiaev Septembre 2007 : des milliers de moines bouddhistes manifestent dans les rues de Rangoon, la capitale birmane, leur désapprobation à l’égard du gouvernement militaire. Quelques semaines de manifestation pacifique alertent ainsi l’opinion internationale, rappelant à chacun l’existence de cette dictature. Et qui dit dictature, dit absence de liberté. « La liberté n’est pas un droit, c’est un devoir. », écrivit le philosophe russe Nicolas Berdiaev, lui-même expulsé de son pays en 1922 par le régime soviétique. Bien que la liberté constitue l’un des thèmes majeurs de son œuvre1, de tels événements historiques permettent-ils en effet de considérer la liberté comme un devoir plutôt que comme un droit ? Comment apprécier la liberté, cette valeur notamment si chère aux Français ? Comment analyser la notion de devoir, qui peut prendre des couleurs si différentes aux yeux de chacun? Pour tenter de répondre à ces questions, nous préciserons d’abord ce qui peut légitimer une telle position pour expliquer ensuite les raisons pour lesquelles la liberté peut être définie comme un devoir. Nous évoquerons enfin les conséquences qui peuvent en être tirées. L’article premier de la Déclaration des Droits de l’homme et du citoyen2 déclare que « les hommes naissent et demeurent libres et égaux en droits. » La liberté est donc considérée comme une valeur fondamentale et intrinsèque, faisant partie de la nature humaine, pourtant loin d'être acquise sur l'ensemble de la planète. Lorsque la liberté des uns est menacée par les agissements des autres, que cet autre soit une personne ou une institution, il faudra la défendre puisque la voilà menacée. La liberté soudainement bafouée, désapprouvée, doit être sur-lechamp secourue : le devoir de la protéger légitime ainsi le droit de la revendiquer. Ainsi agirent ces moines birmans qui, agacés par la mauvaise foi et la politique injuste de la junte au