Liberté , tony gatlif
On est en droit de s’étonner de la place plus que discrète faite aujourd’hui, à l’extermination de tout un peuple, auquel les nazis ont appliqué la solution finale , les raisons d 'une telle «discrétion» sont multiples mais on note parmi elles l’histoire même de ce peuple qui dans sa longue migration à travers l’Europe et le reste du monde a rencontré partout la peur, le mépris, l’exclusion et souvent la haine, dans les pays traversés. On peut aussi rappeler que, si le régime nazi s’est appliqué, de manière systématique, à l’élimination des Roms Tziganes, les autres pays d’Europe n’avaient pas attendu cette phase finale pour participer à la chasse aux Tziganes. Cette période sombre de l'histoire est également marquée par des comportements individuels et collectifs intolérables qu'il vaudrait mieux «oublier». En outre, les Tsiganes ont pendant longtemps eu peur des fantômes et n’ont pas voulu réveiller leurs morts. Gatlif, lui, ne craint pas les fantômes du passé. Il se méfie plutôt des amnésiques du présent. Son film est donc une représentation très personnelle de ce génocide et de manière plus générale du régime de Vichy durant la seconde guerre mondiale.
Synopsis :
Théodore, vétérinaire et maire d’un village situé en zone occupée pendant la seconde guerre mondiale, a recueilli P’tit Claude, neuf ans, dont les parents ont disparu depuis le début de la guerre. Mademoiselle Lundi, l’institutrice fait la connaissance des Tsiganes qui se sont installés à quelques pas de là. Ils sont venus pour faire les vendanges dans le pays. Humaniste et républicaine convaincue, elle s’arrange, avec l’aide de Théodore, pour que les enfants Tsiganes soient scolarisés. De son côté, P’tit Claude se prend d’amitié pour Taloche, grand gamin bohémien de trente ans qui se promène partout avec son violon sur l'épaule. Mais les contrôles d’identité imposés par le régime de Vichy se multiplient et les Tsiganes, peuple nomade, n’ont plus le droit