Liberté
Il y a là un paradoxe, car il nous semble que les deux expressions s'excluent. Soit on est libre et l'on n'est pas forcé à quoi que ce soit, soit on est forcé à faire quelque chose et l'on n'est pas libre. D'où la question soumise à notre réflexion. Est-il possible de soutenir le paradoxe ? Tel est le premier enjeu de la question. Le "peut-on" nous demande d' interroger la possibilité logique, le problème se formulant dans les termes suivants : N'est-il pas contradictoire, absurde de prétendre une chose pareille ? Ne faut-il pas en toute rigueur pointer l'antinomie entre les notions de forcer et celle de liberté ?
(Ces questions annoncent la thèse : forcer à être libre est une contradiction dans les termes. Le développement de la thèse conduit nécessairement à définir la liberté négativement comme absence de contraintes et positivement comme libre arbitre (Descartes) libre nécessité (Spinoza) autonomie (Rousseau et Kant).
Pour autant qu'il soit absurde de contraindre quelqu'un à être libre ne signifie pas qu'il soit impossible de concilier l'idée de liberté et celle de contrainte. Le pédagogue renonçant, dans certains cas, à faire usage de la contrainte abandonne l'enfant à ses démons et compromet ses possibilités de conquérir l'autonomie rationnelle. De même un pouvoir politique refusant de mobiliser la force pour garantir le respect de la loi protégeant la liberté du citoyen accepte que cette liberté soit piétinée. N'est-ce pas l'aveu que la question est plus complexe qu'il n'y paraît et que le