Libre-échange, protectionnisme ?
Tous ceux qui, à gauche, se réclament peu ou prou du protectionnisme sont d’accord pour affirmer qu’il doit être « juste ». Mais cela ne nous fait guère avancer si l’on ne donne pas une définition précise de ce terme et si l’on ne considère pas comme « juste » un protectionnisme qui permettrait, à la fois, au pays du Sud (pays émergents inclus : Brésil, Inde, Russie, Chine…) de recentrer leurs économies sur les besoins de leur population et aux pays du Nord (Japon inclus) de ne plus subir de dumping social faisant pression sur leurs emplois, leurs salaires et leurs protections sociales.
C’est une question à laquelle il est indispensable de répondre si l’on veut apprécier correctement l’impact réel du libre-échange et, a contrario, les possibilités du protectionnisme.
Le chômage de masse
Il s’est installé avant que la mondialisation libérale ait pris de l’ampleur et ne peut donc être expliqué par le libre-échange généralisé. Cette explication est d’autant moins valable qu’entre 1997 et 2001, 1 900 000 emplois (un record) ont été créés dans notre pays sans que le libre-échange ait diminué d’intensité par rapport aux années précédentes. Les lois sur les 35 heures, malgré ses concessions au Medef, était le fruit d’un rapport de forces imposés au capital. Elles avaient permis la création de 400 000 emplois supplémentaires. La création des 1 500 000 emplois restants tenait à deux